quolibet

quolibet

quolibet [ kɔlibɛ ] n. m.
• 1501; « propos sur un sujet quelconque » déb. XIVe; du lat. scolast. disputationes, quæstiones de quolibet « débats, questions sur n'importe quel sujet »
Propos gouailleur, plaisanterie à l'adresse de qqn. raillerie. « Il paraît bien que Rivarol était noble, malgré toutes les plaisanteries et les quolibets qu'il eut à essuyer à ce sujet » (Sainte-Beuve). Elle s'enfuit sous les quolibets de la foule. lazzi.

quolibet nom masculin (latin disputationes de quolibet, discussions sur ce qui plaît, qui avaient lieu deux fois par an dans l'enseignement scolastique) Plaisanterie vulgaire, mauvais jeu de mots à l'adresse de quelqu'un : Accabler un camarade de quolibets.quolibet (synonymes) nom masculin (latin disputationes de quolibet, discussions sur ce qui plaît, qui avaient lieu deux fois par an dans l'enseignement scolastique) Plaisanterie vulgaire, mauvais jeu de mots à l'adresse de quelqu'un
Synonymes :
quodlibet ou quolibet nom masculin (latin quodlibet, n'importe quoi) Pièce musicale mêlant des textes et des musiques disparates d'une manière plaisante.

quolibet
n. m. Plaisanterie malveillante, propos railleur, ironique adressé à qqn.

⇒QUOLIBET, QUODLIBET, subst. masc.
I. A. SCOLAST. (Dispute) de quolibet. Dans l'université médiévale, dispute sur des sujets non préparés, laissés à l'initiative de l'assistance. [à Paris], sans doute, après de longues veilles, quand il [Dante] se crut en droit d'aspirer aux honneurs de l'école, il vint soutenir avec les solennités accoutumées une dispute théologique de quolibet, où il répondit sans interruption sur quatorze questions tirées de diverses matières et proposées avec leurs argumens pour et contre par des docteurs habiles (OZANAM, Philos. Dante, 1838, p. 71). Thomas [d'Aquin] tint à Paris douze disputes de quolibet (Encyclop. univ. t. 16 1973, p. 69). La pratique du quodlibet existe aussi dans les facultés des arts, de médecine, de droit (...). Le genre est illustré par les plus grands noms de la scolastique: Henri de Gand, Thomas d'Aquin, Jacques de Viterbe (Encyclop. univ., t. 20, 1978, p. 1585).
B. — P. ext. surtout au plur. Propos moqueurs ou injurieux lancés à quelqu'un. Synon. raillerie, sarcasme. Pendant deux ans, il vint au bureau avec le même parapluie rapiécé qui donnait à rire à ses collègues. Las enfin de leurs quolibets, il exigea que Mme Oreille lui achetât un nouveau parapluie (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Parapluie, 1884, p. 445). J'emmenai, à Francfort-sur-le-Mein, Cagliostro (...). Pendant la route, son habit de velours cerise nous attira les quolibets de la canaille (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 341). « Esprit fort » et « libre pensée » sont devenus des quolibets (VALÉRY, Mauv. pens., 1942, p. 24). V. gouaillerie A ex. de Huysmans et harceler ex. 3.
SYNT. Apostropher qqn par des quolibets; cribler, poursuivre qqn de quolibets; essuyer des quolibets; être le sujet de quolibets; bordée, fusée, feu roulant, feu croisé, averse, pluie, grêle de quolibets; grossier(s), lourd(s), méchant(s), plat(s) quolibet(s).
II. — HIST. DE LA MUS. Pièce musicale religieuse ou profane, comprenant un mélange successif ou simultané de mélodies ou de textes littéraires hétérogènes réunis d'une manière souvent incongrue ou humoristique dès le XVIe s. (d'apr. Mus. 1976). Synon. centon, pot-pourri. [Les Mozart] se rendirent à La Haye, pour assister à la fête de l'installation du prince d'Orange. Le fils composa, pour cette solennité, un quolibet pour tous les instruments (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 223). L'origine du quodlibet remonte peut-être à ces motets « entés » du XIIIe s., dans lesquels les auteurs inséraient avec ingéniosité des refrains de rondeaux (Lar. encyclop.).
REM. Quodlibétaire ou quodlibétal, -ale ou quodlibétique, adj. [Corresp. à supra A] Question, dispute, disputation quodlibétaire. Question choisie librement, dispute sur un sujet non préparé. — À bas les six théologiens avec leurs surplis blancs! (...) À bas les médecins! — À bas les disputations cardinales et quodlibétaires! (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 24). Une seconde séance permet de mettre en ordre la dispute et d'en rédiger le compte rendu qui nous fait mesurer l'écho de l'actualité dans le cadre universitaire: questions quodlibétales sur les pouvoirs de la paroisse au temps de la querelle entre mendiants et séculiers, sur le procès des Templiers au XIVe siècle (Encyclop. univ. t. 20 1975, p. 1601).
Prononc. et Orth.:[], []. Att. ds Ac. dep. 1694. Mus. (supra B) ,,surtout sous la forme quodlibet`` (ROB. 1985). Étymol. et Hist. 1. 1306 quolibez plur. « conversations à bâtons rompus » (JOINVILLE, St Louis, § 668, éd. N. L. Corbett, p. 223); 2. 1501 colibet « propos trivial, plaisanterie » (Livre du régisseur et compte des dépenses pour le Mystère de la Passion, éd. G. Cohen, p. 339 et p. 352); 1508 quolibet (ELOY D'AMERVAL, Livre de la Deablerie, éd. Ch. Fr. Ward, p. 189a); 3. 1817 hist. de la mus. quolibet (STENDHAL, loc. cit.); 1834 quodlibet (FÉTIS, La Musique mise à la portée de tout le monde, p. 375 ds QUEM. DDL t. 21). Tiré de l'expr. du lat. scolast. disputationes de quolibet « disputes de ce que l'on veut » désignant les débats pour lesquels le sujet n'était pas imposé, p. oppos. aux disputationes ordinariae qui portaient sur les leçons en cours, quolibet étant l'ablatif neutre du pron. rel. quilibet « celui qu'on voudra, n'importe lequel » (nomin. neutre quodlibet, d'où les expr. disputationes quodlibetariae et disputationes quodlibeticae de même sens que disputationes de quolibet et l'empl. de la forme Quodlibet en all. — 1544 ds Mus. 1976 — à l'orig. du terme d'hist. de la musique). Fréq. abs. littér.:103. Bbg. LETOUBLON (F.). Alibi, lavabo, quolibet. Semantikos. 1980, t. 4, n ° 2, pp. 47-54.

quolibet [kɔlibɛ] n. m.
ÉTYM. V. 1300, Joinville; du lat. scolast. disputationes, quaestiones de quolibet « débats, questions sur n'importe quel sujet », du lat. quolibet, ablatif neutre de quilibet, de qui, et libet « il plaît », d'où, en abrégé, un quolibet « une question venue en discussion », et, par ext., ces questions étant souvent ridicules, le sens mod., 1501.
1 Iron., péj. Propos gouailleur, plaisanterie à l'adresse de qqn. Plaisanterie, raillerie, et, vx, lardon (→ Entrain, cit. 4; 1. garde, cit. 81; paroxysme, cit. 3). || Jeter, lancer des quolibets à qqn (→ Amuser, cit. 19). || Essuyer des quolibets. Cible (servir de).
1 — Ah ! ah ! c'est tout de bon ! — Non : ce n'est que pour rire,
Et répondre à tes quolibets.
Molière, Amphitryon, I, 2.
2 Les rires et les applaudissements éclatèrent. Un quolibet est tout de suite compris à Paris, et par conséquent toujours applaudi.
Hugo, Notre-Dame de Paris, I, IV.
3 Il paraît bien que Rivarol était noble, malgré toutes les plaisanteries et les quolibets qu'il eut à essuyer à ce sujet.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 27 oct. 1851.
Vx. (Sans idée de raillerie). Mauvais trait d'esprit, calembour (d'où le dér. quolibetier, n. m., 1661, Racine).
2 (1834, Fétis, quodlibet, in D. D. L.). Hist. de la mus. (surtout sous la forme quodlibet). Anciennt. Pièce musicale faite de thèmes, de fragments empruntés, souvent pour produire un effet comique (ex. : la Bataille de Marignan, le Caquet des femmes, etc., de Janequin).
3 (Mil. XVIIe). Vx (langue class.). Sobriquet.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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